En 2007, les images prises par la sonde Huygens de l’ESA ont montré de vastes étendues liquides sur la surface glacée de Titan, essentiellement concentrées dans les régions polaires. Ces lacs ne sont pas remplis d’eau mais d’hydrocarbures, formes de composés organiques qui se trouvent aussi naturellement sur Terre, et dont l’origine sur Titan provient essentiellement des précipitations associées à la présence de nuages dans son atmosphère.
En raison de sa morphologie changeante, les astronomes suspectent que la croûte de Titan est poreuse et contient une quantité importante d’hydrocarbures liquides. Cependant, le cycle des hydrocarbures de Titan, qui relie leur présence dans son sous-sol et sa surface à leur émission atmosphérique, demeure encore relativement méconnu.
Une nouvelle étude pilotée par Olivier Mousis, enseignant chercheur de l’Université de Franche-Comté travaillant au laboratoire UTINAM (CNRS/Université de Franche-Comté/OSU THETA), a consisté à modéliser les interactions possibles entre les mers de Titan et le réseau de lacs souterrains, nommés alcanofères (aquifères remplis d’alcanes), auxquels celles-ci pourraient être reliées. L’étude a été réalisée en collaboration avec des chercheurs de l’Université de Cornell et du Jet Propulsion Laboratory de la NASA aux États-Unis.