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L’observatoire public

par François Vernotte - publié le , mis à jour le

Ce projet concerne la mise à disposition du public d’un instrument d’exception : la lunette visuelle de l’astrographe triple de l’observatoire de Besançon. Il s’appuie sur l’amélioration optique de cet instrument, le choix d’un équipement haut de gamme, la restauration de la salle d’observation et l’organisation d’une série d’environ 20 séances d’observation publiques par an animée par des vacataires étudiants formés à l’observatoire de Besançon.

Le contexte de l’observatoire de Besançon

Le site de l’observatoire de Besançon.
La coupole de l’astrographe est visible au second plan.

L’observatoire de Besançon avait à sa création une triple vocation : il s’agissait d’un « observatoire astronomique, chronométrique et météorologique » pour reprendre les termes du décret fondateur de 1878. Le choix de Besançon est d’ailleurs dû à cette vocation chronométrique puisqu’un des buts avoués de l’établissement était d’aider les horlogers bisontins à faire face à la concurrence des horlogers Suisses qui disposaient déjà de l’appui de l’observatoire de Genève puis de celui de Neuchâtel. De nombreux éléments architecturaux et instrumentaux témoignent de cette vocation originelle, dont l’emblématique lunette méridienne Gautier de 1885. C’est pourquoi l’ensemble du site de l’observatoire de Besançon (8 ha) a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en août 2005 et que les 5 bâtiments du XIXème siècle ainsi que plusieurs instruments ont été classés en juin 2007.

Ce chantier de restauration de l’astrographe intervient donc dans un contexte de remise en valeur du riche patrimoine de l’observatoire de Besançon. Une association, la Méridienne, s’est créée dans le but de restaurer, promouvoir et valoriser ce patrimoine. Elle est d’ailleurs partenaire de ce projet ainsi que l’Association Astronomique de Franche-Comté. L’« Observatoire Public » est d’autre part couplé à un autre projet, beaucoup plus ambitieux, visant à faire du parc de l’Observatoire de Besançon un centre de diffusion de la culture scientifique et technique, le « Jardin de la Découverte », en accueillant le jardin botanique de Besançon et en intégrant un espace d’exposition. Au-delà des deux disciplines concernées au premier chef, l’astronomie et la botanique, c’est tout le domaine de l’environnement qui serait visé, en considérant notre planète « au ras du sol » ou vue de « très haut ». Plus généralement, toutes les sciences, qu’elles soient naturelles, humaines ou exactes seraient présentées dans cet espace, qui accueillerait des expositions permanentes ou temporaires et serait par ailleurs la vitrine des recherches de l’Université de Franche-Comté.

Enfin, signalons que très récemment, une société spécialisée depuis le XVIIIème siècle dans l’horlogerie de précision, envisage un mécénat pour restaurer quelques instruments de l’observatoire de Besançon. L’objectif serait d’inaugurer une exposition en 2009, si possible pendant la semaine de l’astrophysique française puisque cette manifestation se tiendra à Besançon en 2009.

Description du projet

  • Équipement
L’astrographe triple de l’observatoire de Besançon.

L’organisation de séances d’observation publiques régulières constituerait un élément important du dispositif de diffusion de la culture scientifique du Jardin de la Découverte.

Or, l’observatoire de Besançon, dispose d’un instrument d’une grande qualité, l’astrographe triple Secrétan. Il s’agit de trois lunettes, une visuelle de 305 mm de diamètre et 3 m de focale, et deux photographiques de 330 mm de diamètre et 3,5 m de focale (configuration dite « carte du ciel »). Dans le bulletin de contrôle de l’instrument visuel daté du 2 novembre 1956, le célèbre opticien de l’astronomie française Jean Texereau écrit :

Les écarts de tautochromisme relevés sur deux diamètres rectangulaires atteignent 22,5 millimicrons au maximum soit lambda/24,5 (Tolérance de Rayleigh : lambda/4). [...] On est donc assuré qu’en aucun cas ces aberrations résiduelles ne pourront être observées quelque soit le grossissement.

De plus, plusieurs améliorations de l’instrument seraient réalisées pour transformer l’astrographe en un véritable instrument d’exception :
 l’adjonction d’un module optique de correction du chromatisme, le chromacor qui sera réalisé par la société Astronomix, pourrait rehausser les performances de la lunette au niveau des meilleurs objectifs apochromatiques modernes ;
 l’utilisation d’une tête binoculaire qui, au-delà du confort visuel qu’elle procure, améliore nettement le rendu des images et donne un effet de relief saisissant ;
 l’usage de filtres UHC, H-beta ou OIII, qui augmentent sensiblement le contraste sur les objets faibles du ciel profond, particulièrement dans un site perturbé par la pollution lumineuse comme c’est malheureusement le cas à l’observatoire de Besançon.

La monture de l’instrument avait été équipée, dans les années 1990 de moteurs pas-à-pas commandés par un ordinateur permettant le pointage automatique. Il conviendrait donc de remettre à niveau ce système en changeant en particulier l’ordinateur de contrôle. L’instrument devient alors facilement pilotable, et l’animation de soirées d’observation devient accessibles même à des utilisateurs n’ayant pas une connaissance approfondie du ciel et du maniement de l’instrument.

Enfin, une caméra CCD serait installée au foyer d’une des lunettes photographiques afin que les visiteurs puissent voir l’astre visé par l’instrument, en attendant de pouvoir mettre l’oeil à l’oculaire.

Mais, afin d’avoir un bâtiment digne d’accueillir un tel instrument, il est indispensable d’ajouter à ces améliorations une réfection des locaux, notamment en terme de peinture et de réparation du parquet dans la salle d’observation.

  • Fonctionnement

Pour permettre des séances d’observation régulières, que nous avons estimées à 20 par an, il est nécessaire de disposer d’un vivier suffisant d’animateurs bien formés (environ 4 ou 5). Nous comptons donc recruter des étudiants de master qui, après une formation de 25 heures dispensée à l’observatoire de Besançon, seraient en mesure de conduire une séance d’observation de manière autonome. Ils seraient retribués en vacation à chaque séance, sur la base des taux horaires de l’enseignement universitaire.

Afin de contribuer partiellement au coût des vacations, une participation de 5 € serait demandée aux participants. En revanche, la séance serait gratuite pour les scolaires et les étudiants. Sachant que le nombre de visiteurs doit impérativement être, pour des raisons de sécurité, inférieur ou égal à 19, animateur compris, on peut estimer à 10 entrées payantes par séance.

Perspectives

On ne peut prévoir une séance d’observation sans craindre un ciel couvert. Afin d’éviter que la séance ne « tombe complètement à l’eau » dans un tel cas, une solution de remplacement doit être envisagée. Nous préconisons donc de remplacer l’observation visuelle du ciel par une séance de planétarium. L’Association Astronomique de Franche-Comté met à notre disposition un ancien petit planétarium qui permet d’expliquer simplement les mouvements du ciel et que nous pourrions utiliser en cas de ciel couvert. Néanmoins, il faudra à terme pouvoir disposer d’un planétarium fixe d’une capacité plus importante.

Inauguration

Comme tous les ans depuis 2004, l’observatoire de Besançon participera aux Journées du Patrimoine 2009 les 19 et 20 septembre. À cette occasion, en plus des traditionnelles visites de l’observatoire, une série de conférences centrées sur le patrimoine astronomique français et l’histoire de l’astronomie sera organisée dans la salle de conférences de l’observatoire (voir projet « Astro Besac 2009 »). C’est durant ce même évènement, le samedi 20 septembre au soir, qu’interviendra l’inauguration officielle de la lunette rénovée, ce qui nous permettra de faire admirer Jupiter, l’amas globulaire d’Hercule ou la nébuleuse annulaire de la Lyre aux élus, aux journalistes ainsi qu’aux curieux du ciel. Cet évènement médiatique constituera à Besançon un des temps forts de la célébration de l’année mondiale de l’astronomie.

D’autres séances d’observation seront organisées, notamment pendant l’opération les 50 heures de l’astronomie, les 24 et 25 octobre 2009 (renseignements : ama09 at obs-besancon.fr).