Développements
au cours du 20ème siècle
Jusqu'à la fin du
19è siècle, les télescopes
étaient soit exclusivement pourvus de lentilles, soit de
miroirs. Au 20è siècle, la mise au point de
télescopes catadioptriques, combinant en même
temps lentilles et miroirs, a largement contribué
à l'essor de la photographie astronomique. En effet, peu
après l'avènement de la photographie en
Astronomie, les opticiens réalisèrent qu'il
était impossible de construire un système
purement réfracteur ou réflecteur
bénéficiant à la fois d'un grand
diamètre et d'une longueur focale compatibles avec un vaste
champ utile. Les télescopes à miroirs souffraient
d' aberrations
hors de l'axe (coma,
courbure de champ) qui
limitaient leur couverture angulaire. Les systèmes
à lentilles, quant à eux, bien que capables de
couvrir de grands champs, voyaient leurs performances
limitées par les
aberrations chromatiques si leur
diamètre était important ou s'ils
étaient pourvus d'une courte focale.
Vers 1930, Bernhard Schmidt, un
opticien Allemand, mit au point la première chambre
photographique catadioptrique, aujourd'hui nommée chambre de
Schmidt. Il utilisa un grand miroir sphérique avec une
lentille correctrice placée au centre de courbure du miroir.
De cette manière, il associa au grand pouvoir collecteur
inhérent aux télescopes réflecteurs
une lentille frontale mince possédant un profil particulier,
dit asphérique,
qui corrigeait sur une large partie du champ les aberrations
induites par le miroir primaire sphérique (aberrations
de sphéricité, coma,
courbure de champ). L'invention
de Schmidt offrit aux astronomes la combinaison
inespérée d'une grande ouverture, et d'un vaste
champ utile, leur permettant ainsi de couvrir de grandes
régions du ciel au cours d'une seule pose photographique. En
dépit de leurs performances, les chambres de Schmidt ont
plusieurs inconvénients. Le principal
désagrément de ces chambres photographiques
réside dans le fait que le plan focal image demeure
localisé entre le correcteur et le miroir, à
l'intérieur du système. En d'autres termes, le
montage de la plaque photographique est assez délicat :
celle-ci doit être disposée à
l'intérieur du tube optique sur un support dont la surface
incurvée compense la
courbure de champ de
l'instrument. En outre, ce système n'est pas
adapté à l'observation d'objets de petites
tailles et à faibles
contrastes (par ex :
planètes) en raison de la forte
obstruction centrale
imposée par la présence d'un miroir secondaire de
grand diamètre.
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Bernard
Schmidt |
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Bernard
Schmidt au travail dans son atelier d'optique à Bergedorf
(Allemagne) |
A la même
époque, les concepteurs créèrent des
télescopes encore plus compacts. Un des designs compacts les
plus connus est le télescope de type Schmidt-Cassegrain. Le
correcteur est plus proche du miroir primaire que dans le cas de la
chambre de Schmidt, et un petit miroir secondaire Cassegrain,
disposé devant le primaire, forme une image à
l'arrière. En 1962, Ronald R. Willey, Jr. montra qu'un
Schmidt-Cassegrain compact pouvait produire d'excellentes images
à la fois en dehors et sur l'axe optique.
Encouragé par cette étude, Tom Johnson
commença la construction industrielle d'un
Schmidt-Cassegrain de 203 mm et à f/10 nommé le
Celestron. Cet instrument, dont le concept fut repris par plusieurs
fabricants, est aujourd'hui extrêmement répandu
dans le milieu des astronomes amateurs en raison de son rapport
encombrement/performances avantageux.
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Le
Celestron 8 est l'un des télescopes les plus populaires au
monde en raison de sa compacité. |
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De
performances équivalentes au Celestron 8, cette lunette
astronomique est beaucoup plus encombrante ! |
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Deux
télescopes de type Schmidt-Cassegrain de 300 mm de
diamètre utilisés par les astronomes amateurs.
Les deux instruments sont diposés sur des montures
équatoriales (monture équatoriale allemande pour
le télescope de gauche et monture équatoriale
à fourche pour le télescope de droite). |
Au cours des années
50, les difficultés inhérentes à la
fabrication de lentilles correctrices de Schmidt incitèrent
les concepteurs à considérer d'autres types de
combinaisons optiques plus facilement réalisables sur le
plan industriel. Dimitri Maksutov découvrit qu'une lentille
de type ménisque épais pouvait produire les
mêmes corrections optiques qu'une lentille de Schmidt. Les
systèmes Maksutov - incluant les chambres Maksutov et les
télescopes Maksutov-Cassegrain - sont aujourd'hui
répandus chez les fabricants de télescopes pour
amateurs. Néanmoins, la plupart des systèmes
réflecteurs et catadioptriques ont une forte
obstruction centrale
crée par le miroir secondaire. Différentes
expériences ont pu montrer que l'
obstruction centrale diminuait
simultanément le
contraste et la
netteté de l'image. Ces effets sont spécialement
prononcés pour des objets faiblement contrastés,
ce qui est généralement le cas pour les surfaces
planétaires. D'un autre côté, les
réfracteurs, bien que non obstrués, souffrent d'
aberrations chromatiques
résiduelle. Une autre catégorie de
télescopes, nommés Schiefspieglers, fut alors
conçue par Anton Kutter. Ces instruments, de types
réflecteurs, étaient non obstrués et
dépourvus d'
aberrations chromatiques
chromatiques.
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Télescope
Maksutov-Cassegrain de 250 mm de diamètre |
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Anton
Kutter (1903-1985) |
Le 20è
siècle a non seulement été le
témoin du développement de systèmes
catadioptriques, mais aussi celui de l'essor des télescopes
professionnels à deux miroirs, tous
dérivés du Cassegrain.
Développée par l'américain George
Ritchey et le Français Henri Chrétien, la
configuration Ritchey-Chrétien a apporté des
performances améliorées pour la photographie :
meilleure planéité du champ, correction de la
coma... Toutefois, le concept
Ritchey-Chrétien est davantage réservé
à un usage professionnel. Il nécessite des
surfaces
asphériques dont la
réalisation est plus difficile à mener que dans
le cas du Cassegrain classique. Les performances des
télescopes réfracteurs ont également
été améliorées au cours des
dernières décennies. L'emploi de verres
améliorés dans la fabrication des objectifs de
lunettes a permis de fortement réduire l'
aberration chromatique. Ces
lunettes, dites
apochromatiques, on vu leur
encombrement diminué puisqu'elles ne nécessitent
plus de grandes focales pour compenser le chromatisme.
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Henri
Chrétien (1879-1956) |
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Télescope
de 1 m de diamètre (US Naval Observatory Flagstaff) |